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Le billet du mardi 24 avril 2012
Consolation
Ce soir, en sortant du bureau, je me suis retrouvé à marcher sur le trottoir au même pas qu’une jeune femme qui causait à son téléphone comme s’il était sourd.
Maintenant on partage tout, même quelquefois ce qu’on ne voudrait pas. Je ne voulais pas écouter mais je fus bien obligé d’entendre.
Je compris au dialogue qu’il s’agissait de s’enquérir de ses enfants en vacances chez les beaux parents.
– Et Antoine, est-ce qu’il fait ses devoirs ?
– ?
– Ah ! Il les fait le matin. Bon, mais beau-papa, passez-le moi quand même, je veux qu’il comprenne que je prends ça au sérieux.
Avec de grands mouvements de buste, elle se mit à expliquer au chérubin éloigné toutes les vertus qu’il peut y avoir à utiliser l’occasion des vacances pour rattraper le retard pris sur le temps d’étude passé et prendre de l’avance sur celui à venir.
J’imaginais très bien, à l’autre bout des ondes, la moue blasée de l’adolescent arraché à sa play-station, impassible sous l’averse, imperméable au déluge des conseils de sa daronne….
Il y avait donc à cet instant, côte à côte dans le même hasard déambulatoire : une jeune personne ne perdant rien de ce court répit pour exercer sa bonne conscience de mère attentive et moi-même, bonasse, tout juste réjouis qu’entre deux averses un rayon de soleil m’accompagne sur le trottoir mouillé.
Je me rappelais toutes ces luttes, ces incompréhensions, ces inquiétudes que la vie avait placées maintenant derrière moi en m’épargnant toute crainte de les voir revenir un jour.
Alors je me dis : « Ouah ! Qu’est-ce que c’est bon d’être vieux ! »
Ceux qui, comme moi, ce sont égarés un jour dans les angoisses du métier de parent, me comprendront….
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